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Célébré dans les années 90, Tsui Hark semblait un peu perdu depuis son
voyage à Hollywood. Time and Tide marque son retour à Hong-Kong (où le film n'a pas vraiment marché) et nous donne à voir un réalisateur en état d'ivresse pour le moins communicatif.
Si cette histoire de naissances sur fond de reglements de compte au sein
d'une société de protection rapprochée évoque A toute épreuve (John Woo); le dispositif visuel (il pourrait presque s'agir d'une installation) mis en scène par Tsui Hark tient à la fois du pied de nez aux conventions
cinématographiques (narration accidentée, montage affolé, dosage peu
raisonné du spectaculaire) et à une grande connaissance et maîtrise des techniques et ressorts émotionnels du septième art.


Time and Tide commence comme une chronique urbaine, sentimentale, à peine outrée, allumant des mèches aux détonations différées.Ainsi, le plafond d'une salle de réception se transforme en nuit étoilée,
une brochure de voyage pour l'Amérique du sud frôle l'oeuvre d'art, les escalators de grands établissements publics redeviennent les arbitres de scènes décisives.
Dès lors, tout devient inimaginable pour les protagonistes du film...Un des héros se réfugie dans un frigo pour échapper à des explosions, les corps trébuchent, dérapent, voltigent, cherchent l'équilibre...
La pyrotechnie se dévoile ici comme gratuite et furieusement inventive, belle générosité, de plus en plus rare dans le film d'action.


Tout cela est baigné dans un humour insousciant, des poses improbables (comment rester classe quand tout s'écroule autour de soi ?)et une obsession jouissive de l'objet replaçant Tsui Hark très loin devant les besogneux du divertissement.

 

thomas 8.5/10


redacteur : ivan, thomas ::: design : matthieu